D’aucuns, qui ont la mémoire courte ou n’ont pas lu ce blog de A à Z (c’est TRÈS MAL), se demandent encore qui est exactement la lonesome camionneuse (camionneuse solitaire, DONC, pour les retardés de l’anglais international qui unit les peuples par-delà le fossé de la langue et de la culture parce que Mac Do c’est quand même de la boulasse gastronomique) (mmmmm oh oui le bon cheeseburger dégoulinant ! et ce CORNICHON !!). Avant tout, allez relire cet extraordinaire post qui vous expliquera la genèse de la lonesome camionneuse, personnage récurrent de ce blog de haute volée philosophico-psychologico-n’importe-quoi-esque. Pour retrouver d’un coup les adventures très horrificques de la lonesome camionneuse (oui tout à fait, c’est un personnage très rabelaisien, ma chère) (hu hu hu, mais quelle hauteur littéraire, ma chère), je vous ai même fait une nouvelle catégorie du blog, si c’est pas de la balle ça (ouh pardon les garçons, un mot qui doit vous être pénible à entendre ce matin) (en même temps j’imagine qu’on a joué comme des fanfreluches antidotées) (de toute façon j’avais des trucs bien plus importants à faire) (j’ai vu une pièce de Brecht avec une mise en scène célestialle et des comédiens de haute gresse) (ouais, la lonesome camionneuse a sugcé la sustantificque mouelle).
Mais retournons à notre mouton. La lonesome camionneuse est bien entendu une figure générique autant qu’épique, mais largement inspirée de ma propre personne (car je n’ai aucune imagination). Elle se caractérise par son physique avantageux (hi hi hi) (ouais je suis une grosse bonnasse) et sa féminité exacerbée (crinière blonde platine jusqu’aux fesses, qu’elle a plantureuses mais moins que sa poitrine) (comme dirait mon père, « c’est le Vésuve et l’Etna ») (le concept de base du physique de la lonesome camionneuse est le jaillissement).
Néanmoins, holà holà holà ! La lonesome camionneuse peut être grossière certes, mais jamais vulgaire. Son apparence brute de décoffrage est signe de son renoncement au monde (c’est un peu une carmélite, mais sans les trucs à la con) (faudrait me payer cher pour prier toute la journée couverte de robe de bure pour le salut du monde) (qu’ils rôtissent tous en Enfer) (sans parler de l’abstinence, bien évidemment) (foutage de gueule à un demi-centime de sesterce, quand même, là!). « Quelle chimère est-ce donc que l’homme ? quelle nouveauté, quel monstre, quel chaos, quel sujet de contradictions, quel prodige ? Juge de toutes choses, imbécile ver de terre, dépositaire du vrai, cloaque d’incertitude et d’erreur, gloire et rebut de l’univers. » (Big up Pascal mon gars, t’avais l’air chiant dans la vie mais tu savais poser des vraies questions!) La lonesome camionneuse répond à cette interrogation austère mais percutante par son micro-short, son t-shirt mouillé et ses bottes de motarde à talons aiguilles. Quelle finesse, quel pertinence, j’en suis moi-même abasourdie. Bref, elle ne s’encombre pas de longs discours et ne prend pas les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages. Elle ne trompe pas non plus le chaland. Foin d’artifices rembourrés et autres bondieuseries féminines. Tout est dans la devanture.Bien évidemment, le modèle de la lonesome camionneuse est le lonesome cow-boy (bon là je traduis pas, QUAND MÊME !), affadi par le malingre Lucky Luke mais inspiré par le grand John Wayne de La prisonnière du désert, seul et sans famille, bébé, mariage et appart’, qui pourchasse sans pitié les Indiens (les étrangers, dehors !) et repart dans le soleil couchant une fois sa mission accomplie. Son cheval est son plus fidèle compagnon (bon c’est sûr, il sent un peu le crottin), après son colt bien sûr (l’industrie de l’armement, fleuron des Etats-Unis), il méprise les femmes comme les rattlesnakes (serpents à sonnette) mais sa sexytude est plus intense que le soleil d’un après-midi d’août sur la Vallée de la Mort.
Donc, la lonesome camionneuse arpente les grands espaces de la planète (bon ok, les rues de Paris) au volant d’un camion de la mort qui lui fait dominer le ruban de route qui l’attend à perte de vue, des montagnes de l’Himalaya aux plaines du désert de l’Atacama. Le camion est certes une allusion au fait qu’elle en a sous le capot et qu’elle a un beau châssis, mais aussi qu’elle n’a pas besoin d’un prétexte masculin pour se sentir entière, car elle a elle-même trafiqué les bougies et les joints de culasse pour faire rugir la bête à plus de 200 à l’heure. La lonesome camionneuse aime les moteurs pleins de cambouis, les bagnoles et la vitesse parce qu’y a pas de raison, non mais. (En vrai je couine comme une souris dès qu’on dépasse les 130 mais bon, on est dans le principiel là).
Quant aux hommes, ah les hommes! La lonesome camionneuse n’a rien contre les hommes, les braves petits, ils sont bien nécessaires dans ce monde de brutes. Sans leur douceur angélique l’univers serait livré au chaos nucléaire. Et puis ils sont tout tristes et abattus parce que leur équipe elle a perdu au foot. Il y a de ces événements de la vie qui vous mettent au tapis en un rien de temps. Disons simplement que la lonesome camionneuse essaie de ne pas s’encombrer des hommes, ni de s’en décombrer d’ailleurs. Elle les prend en stop, mais qu’ils n’essaient pas d’aller farfouiller sous le capot. Comme dit le grrrand Ferdinand, « L’amour c’est l’infini mis à portée des caniches et j’ai ma dignité moi! » Y a pas de raison non plus que seuls les mecs pratiquent ce sain principe. Digne comme la papesse Jeanne, la lonesome camionneuse ne se laisse pas aller à de telles peccadilles, signes de l’insigne faiblesse féminine. Elle est une force qui va.
Entre parenthèses, la lonesome camionneuse est un peu à la rue en toutes choses, mais elle aurait aimé écrire un truc comme le Voyage au bout de la nuit.
Voyager, c’est bien utile, ça fait travailler l’imagination. Tout le reste n’est que déception et fatigues. Notre voyage à nous est entièrement imaginaire. Voilà sa force.Il va de la vie à la mort. Hommes, bêtes, villes et choses, tout est imaginé. C’est un roman, rien qu’une histoire fictive. Littré le dit, qui ne se trompe jamais.
Et puis d’abord tout le monde peut en faire autant. Il suffit de fermer les yeux.
C’est de l’autre côté de la vie.
Magique !
Merci (courbette).
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Ah, je crois que j’ai trouvé un document historique important — peut-être la première trace historique de la Lonesome Camionneuse, et un élément qui clarifie sa relation avec Sex & The City.
En effet à la fin de Jack Burton dans les griffes du Mandarin (Big Trouble in Little China, Carpenter, 1986), la jeune Kim Cattrall (…Sex & The City connection, donc) tombe amoureuse du beau et ténébreux routier éponyme (Kurt Russell), et lui propose de l’accompagner sur les highways américaines :
BURTON: Well, last chance. I’m a rich man now. I can give up the open road, sell my truck, settle down.
CATTRALL: Couldn’t have that on my conscience. The only way it might work is if you buy a bigger truck. One with a cozy little apartment in back, just big enough for two.
BURTON: That sounds pretty great. But sooner or later I rub everybody the wrong way and… well, let me think about it.
MARGO: God, aren’t you even gonna kiss her goodbye?
BURTON: No.
GRACIE: See you around, Burton.
BURTON: Never can tell.
Une partie de la scène peut être écoutée ici (2ème extrait) :
http://actionmovieclips.com/index.php?option=com_jumi&fileid=3&Itemid=91&p=clips&movid=3283&limitstart=14
Et vue ici, à partir de 7:45 (malheureusement, seulement le côté Cattrall) :
http://fliiby.com/file/342410/vh16ax7rtk.html
Ce qu’il advient ensuite, comment la Lonesome éconduite a quand même résolu d’écumer les routes dans son Monster Truck mais en n’oubliant pas de croquer les hommes à travers Manhattan et de parcourir la ville avec ses trois amies, reste toutefois un mystère et est laissé à l’imagination du lecteur.
Cordialement…
Cher Jérôme,
Merci pour votre fouille dans les archives secrètes de Sex& the City, belle découverte historique de la Lonesome camionneuse! N’oublions pas qu’elle est une force qui va. Que la force soit avec vous, donc.
Bien à vous
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