De Shakira

Shakira est une chanteuse magique. La lonesome camionneuse en est fan, elle qui disons-le a un peu des goûts musicaux de chiotte sauf quand elle balance Jean-Sébastien à donf dans le sound system ultra-tuné de la cabine du monster truck (le jour de Pâques) (solitude de l’homme sans Dieu) (la lonesome camionneuse n’est pas une mécréante). Je peux vous dire que les routiers font pas les fiers avec la Passion selon Saint Jean. Ça chiale dans les habitacles.

Mais Shakira. Là c’est du lourd. Un élément central de la fameuse playlist Pouffissima absoluta que la lonesome camionneuse écoute en boucle. Déjà, par son physique fin et distingué, caréné comme un camion de race, elle envoie (bon elle n’a pas vraiment de seins, mais c’est un détail) (en même temps de meuf à meuf ne nous gênons pas pour bitcher un peu) (elle a quand même osé se faire Rafael Nadal, sangre de dios!). Le seul petit détail discordant serait sans doute cette malheureuse période de sa vie où elle a porté des mèches noires dans sa crinière blonde. Essayons de ne pas nous étrangler avec notre vomi. A part ça, Shakira pratique des oripaux de bon aloi: t-shirt mouillé (grand classique latino), soutif apparent, micro-short, jupe ras-la-touffe (parfois même à frange) (gros potentiel versaillais).Tout cela est fort réjouissant car elle met utilement son physique en valeur par des danses débridées qui rappellent les pratiques rituelles auxquelles se livrent les femelles bambara sur les bords du Niger (la danse débridée est souvent comparée à de barbaresques pratiques) (les peuples de l’Afrique sont paresseux, danseurs et coureurs, c’est bien connu) (c’est tellement agréable de vivre dans une civilisation supérieure, qui a su inventer le génocide et le capitalisme).  La lonesome camionneuse est très admirative de ces chorégraphies shakiresques, qu’elle n’arrive qu’à imiter que très sommairement (merci à G. qui m’a appris la choré de Waka Waka, j’ai le vague souvenir d’avoir été puissamment ridicule mais qu’importe).  Le principe étant assez simple: bouge tout ce qui est rond avec la frénésie d’une génisse atteinte d’encéphalopathie spongiforme bovine (loca, loca, loca comme Shakira le dit elle-même). Franchement la lonesome camionneuse peut l’avouer: malgré son style inimitable sur Michel Sardou, elle admire sans réserve le Bouge ton body babe, sur mon flow sans gène (toute la piste est chaude, oh yeah) de la Colombienne (ces excellentes paroles sont extraites d’une chanson magnifique de Tribal King, Façon Sex) (quand je dis que la lonesome camionneuse aime la musique de daube…). J’envie particulièrement son style de remuage de poitrine. Je veux le même.

Malgré ses avantage, Shakira n’est hélas pas à la fête niveau mec. Elle se limite un peu à des kékés à barbiche, muscles huilés et bagouzes rutilantes qui la trompent à gogo, ce qui fait penser à la lonesome camionneuse que peut-être elle se cherche un peu des gros relous (c’est pas bon ça, minette!) En effet, la pauvre enfant passe son temps à gémir sur ses turpitudes amoureuses, principalement construites à base de triangle amoureux où elle se retrouve comme qui dirait la troisième patte du canard. En gros, les gars se trouvent une petite nénette bien comme il faut (triple rang de perle, école privée et français courant), et là dessus arrive la bombe atomique à la blonde tignasse, qui remue leurs phéromones jusqu’aux tréfonds. S’ensuit de la souffrance, beaucoup de souffrance, des séparations, de la souffrance, beaucoup de souffrance. Une petite séance chez la lonesome camionneuse leur serait bien utile.

Le truc bien aussi, c’est que les paroles sont en espagnol: ça sonne bien et on n’y comprend queue de pie. En anglais c’est tout de suite moins fort. Il faut dire que la poétique d’Aristote est convoquée plus souvent qu’à son tour. Les métaphores sont plus osées qu’un strip-tease de François Hollande au G8, voyez plutôt: No puedo pedir a los olmos que entreguen peras (Je ne peux pas demander aux ormes de donner des poires) (eh ouais). DU LOURD.

Et le mieux, le mieux, le mieux ce sont les clips. Gitana où elle erre à moitié à poil pour rejoindre un Rafael Nadal dûment oint d’huiles essentielles pour lui offrir une petite danse du cul en robe à paillettes (nan mais attends moi aussi chuis trop une gitane, Rafa!) Ça redéfinit bien le mythe des Roms à expulser au plus vite. Le passage de Tortura où elle se fait pleurer en découpant des oignons est bien évidemment plus que mythique. Je ne parle pas non plus de ces deux sommets de l’art visuel que sont le clip de Te aviso te anuncio (Tango) avec son passage manga où elle combat sa rivale dans la boue (non ça c’est moi qui m’emballe) et lui dégonfle les seins de deux coups de griffes, tout cela précédant l’arrivée de Batman et Superman qui est un peu un sommet épique en la matière (je ne parle même pas des scènes de torture) ; et le clip de Don’t bother où elle finit par emmener la caisse du gars à la casse, ce qui génère quelques intéressants effets vaudous et finit en bagnole compressée.

Bref, n’est pas Shakira qui veut (et croyez-bien que cela me désespère).

9 réflexions sur “De Shakira

  1. Naaan reste en France! Les lonesomes camionneuses frenchy manquent trop cruellement de style pour que tu rejoignent les armées de bombasses suédoises, colombiennes ou bambara…

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