I’m back (a.k.a kikoo les aminches)

O gué les aminches, la vérité vous m’avez manqué. J’avoue. Les plus fidèles d’entre vous auront constaté en effet qu’un laps, un gap, un gouffre sans fond s’est creusé sous vos pieds depuis la publication de mon dernier post. Je sais même pas quand. La profondeur du truc, ça me tue. Genre trois mois au moins. Je suis vraiment une chienne infidèle. Hélas, hélas, l’absentéisme est bien le fléau de nos sociétés modernes.

Ce béant intervalle s’explique nonobstant par divers impondérables, du type vacances et rentrée, tentative d’écriture d’un roman (on y est presque) (et même y a vachement de scènes de cul trash dedans mais ça ne suffit pas encore pour convaincre les éditeurs) (nan en fait c’est une histoire d’amour, la lose tmtc que c’est pas ça qui fait vendre, je me suis endormie toutes les 3 minutes en regardant 50 Shades of Grey (oui j’ai regardé 50 Shades of Grey au prétexte fallacieux qu’il faut se tenir au courant des évolutions de la culture populaire, en vrai parce que j’espérais voir quelques scènes bien hot pour pallier à ma longue dèche sexuelle : eh ben tintin ! que c’est mauvais ! que c’est long ! que ça n’a aucun intérêt ! on a l’impression que Sade était un jeune kéké qui batifolait en tapotant les meufs avec des plumes. Ouais des plumes: Oui-Oui se met des plumes, voilà comment on pourrait résumer ce mémorable ouvrage ; vlà le fantasme, même pas ils ont essayé avec genre un pompon, pour changer ; sans oublier le côté « peu importe finalement ce qui se passe dans la tête des protagonistes, comme ils sont beaux et riches (enfin, lui), on comprend tout naturellement qu’ils finissent ensemble au pieu et tombent amoureux car chacun sait que l’amour n’a rien à voir avec un échange autre que de plumes »), bref cet ouvrage insipide est pourtant un best-seller : inutile de dire que j’ai vite compris que je finirai à compte d’auteur, oubliée entre d’autres œuvres négligeant l’aspect plumitif des relations sexuelles. Pour couronner le tout, un collègue à qui j’avais imprudemment filé l’adresse du blogue m’a expliqué que c’était vraiment de la daube ce que je fais et que c’est pas bien de parler de cul et qu’il allait tout balancer à toute la boîte ; bon c’est plaisir vu que je viens d’y arriver, dans la boîte, et que comme de bien entendu ses messages étaient gentiment anonymes, donc j’ai un peu flippé vous comprendrez.

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Je marche nonobstant la tête haute

Bref, j’ai fait de l’introspection (et aussi un peu de tourisme sous le soleil de Saint Tropez, bleu marine et blue, ébloui pareil – que la personne qui a jamais compris les paroles de l’hymne d’ouverture de Sous le soleil parle maintenant ou se taise à jamais, merci bisous), et je me suis demandée comment tout de même, bon sang de bois et nom d’une petite queue (de cerise), il m’avait fallu une bonne trentaine d’années (saloperie, on n’est plus tout jeunes) pour me rendre compte que ce que je voulais dans la vie c’était être heureuse, et non pas (dans le désordre) : célèbre, riche, mariée avec des enfants, puissante.

Bon, par contre, j’aime les fringues, ça je garde. Mais sans dec, comment peut-on passer autant de temps à se préoccuper du prochain iphone au lieu de chercher enfin ce que nous sommes en profitant de nos conditions sybaritiques d’existence ? Les choses ont gagné dirait Jean-Jacques Goldmann. Qu’est-ce qui a merdé dans notre civilisation qui fait qu’au lieu d’en faire profiter les autres on en a fait des esclaves, des colonisés, des racisés ? Que les femmes ont encore l’impression d’être des moins que rien ou des putes à la petite semaine ? Que l’amitié (dont la bouche de chacun regorge pourtant) semble dans les faits un principe aussi mou que Paul le Poulpe et que vos amis vous plantent allègrement quelque saloperie dans le cœur sans même s’en rendre compte ? Marc-Aurèle a bien chié dans la colle, c’est moi qui vous le dis. Chacun pour son iphone.

Et en plus, la mé-mérde, c’est grave du boulot d’être heureux. Putasserie de l’existence.

Donc voilà, en fait j’étais occupée à poser les questions qui dérangent: Pourquoi déprimons-nous?, Stéphane Bern m’a tout de suite proposé une émission en prime time sur D8.

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Car oui, la vie n’est que joie

En même temps j’ai une petite intuition que mes playlists « Absolute melancholia » constituées exclusivement de Barbara, Leonard Cohen, James Blunt, le Requiem de Mozart et Nirvana pourraient pousser même un crapaud au suicide. Le PSG perd tous ses matchs, on se demande à quoi sert l’argent sanglant du pétrole si c’est pour finir aux tréfonds du classement de la Ligue 1.  J’y peux rien, c’est ma phase ; j’attends avec impatience de pouvoir retrouver l’immense playlist « Pouffissima Absoluta » issue du concept de Shakira et qu’on me demande jusqu’en Pologne (mais finalement qu’y a-t-il en Pologne ? on se pose la question). Ah tiens, Mike Brant ! Bon sang j’ai un tel respect pour mes appétences musicales, on dirait un accouplement entre Dédé le Garagiste et Séléné la chargée de prod (j’ai jamais trop rien su de ce qu’était un chargé de prod, mais ça a l’air branché) Qui saura qui saura qui sauraaaaaaaaaa.

Oui, qui saura?

Bref, reminder pour la life : arrêter de bosser le samedi soir, c’est pas bon pour le moral.

Keep posted les aminches, I’m back, donc. Love ya.

Finale de l’euro vue du canap’ familial

Personnages:
– mon père: je m’en footiste
– ma mère: apprécie le foot, mais surtout l’histoire de l’art
– ma soeur: altruiste et sarcastique
– mon beau-frère: gendre idéal et spécialiste foot officiel de la soirée (mais pas trop à donf non plus)
– moi: lonesome camionneuse, grande spécialiste du football (en tout cas, ne confond plus coupe et championnat) (voir ici à ce sujet)
Par principe, visionnage de la finale, parce que quand même, c’est l’euro…
Ceci est un compte-rendu, partiellement fantaisiste et totalement non-contractuel, des échanges sonores familiaux. Eh ouais, on est un peu bizarres originaux.

COUP D’ENVOI

Moi : Bon alors on est pour qui ? Moi j’aime bien l’Italie quand même, c’est un beau pays.

Mon beau-frère : Ouais, l’Espagne s’ils gagnent ils font un triplé, ça le fait pas.

Ma sœur : Ouais allez, on est pour l’Italie.

Moi : Ouais, forza azzurri, dai, dai, dai !!!

Ma sœur : Arrête de te la péter que tu parles italien, nan mais c’est vrai t’es trop RELOU.

Mon père : Ah Arsène Wenger il commente, on l’aime il est Alsacien. On peut pas dire qu’il n’a pas l’accent enfin, la voix un peu traînante.

Ma mère (blessure d’un joueur italien) : Ca y est il n’a pas 2 trous rouges au côté droit mais un trou rouge au genou droit.

Moi : Mais t’arrêtes de citer Le dormeur du Val, c’est même pas le meilleur poème de Rimbaud.

Ma sœur : Dites-donc, bonne ambiance ici.

MAIS C’EST PAS VRAI !!! DEJA UN BUT !!

Ma mère : Non mais là je pense qu’ils vont remarquer, c’est vrai les Espagnols sont meilleurs que les Italiens.

Ma sœur : Mais maman sois pas pessimiste comme ça

Ma mère : Non mais c’est vrai ! Timeo danaos et dona ferentes.

Mon beau-frère : Tiens Piqué, attends c’est le mec de Shakira !

Moi : SHAKIRA !!! OUAIS !! En parlant de mecs, je pense que je peux me motiver sur Vikash Dhorasoo, il habite près de chez moi et il a un cerveau, il est divorcé c’est le deuxième marché c’est parfait, attends là je suis trop en mode nouvelle target.

Mon père : Oui pour un footeux il a l’air pas mal, ça m’irait comme gendre.

Ma sœur : Mais il est homo non ?

Moi : Mais non il se bat contre la discrimination dans le sport, c’est parce qu’il en a dans le ciboulot. Et puis il est beau.

Ma mère : Mouais

Moi : T’inquiètes maman je cherche pas pour la durée, n’oublie pas que je suis la lonesome camionneuse.

A droite à droite à droite !!

Mais PASSE !

Mon beau-frère : J’en perds mon yaourt.

Ma mère : Casillas (joueur espagnol) il aime les tortillas ?

Mon beau-frère : Ils jouent la passe à 10 et puis à un moment, boum ! ça shoote.

Ma mère : Cassano (joueur italien) pourquoi pas Bassano, quels grands peintres les frères Bassano !

Mon père : Dis-donc ça pète les plombs la télé là, ils jouent où à l’Est déjà ? Kiev ? Mouais… Problèmes techniques, c’est typique.

OH LA LA LA LA LA LA LA LA LA !! Hors jeu ? Hors jeu ? OH NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON !

Ma sœur : Mais attends trop injuste, ils sont dopés à mort en Espagne, c’est pour ça qu’ils gagnent.

Mon beau-frère : Mais tu peux pas dire ça, là c’est le jeu collectif. Merde, là c’est fini, 2-0.

Moi : C’est la loose.

Mon père (parti nettoyer sa cravate) : Quoi ? Ils ont encore marqué ?

Ma sœur : Mais décale, décale !

Mon beau-frère : Il fait n’importe quoi Balotelli, mais bon il est jeune. Ah la faute, encore sur Iñesta.

Ma mère: Il ya de la méchanceté, dans ce jeu.

MI-TEMPS

Ma sœur : J’aime pas les pubs. J’en ai marre ça me soûle ce capitalisme de merde.

REPRISE

Ma mère : Moi j’ai toujours peur qu’ils se trompent de but, surtout quand il y a des prolongations.

Mon beau-frère : Allez là faut marquer tout de suite pour se remettre dans le match.

ALLEZ !!!!!

Oh non trop injuste que ce soit pas rentré là. Quel arrêt !

Ma mère : les Italiens sont vite par terre. Ils se laissent tomber. Cela dit, il a toujours des jolis brushings, Pirlo.

Ma sœur : Comment ça se fait qu’en Espagne il y ait 25% de chômage, ils sont dans la merde, et que les clubs aient autant de fric ?

Mon beau-frère : Allez, allez ! Mais POURQUOI il tombe ? Ah là là les passes des Espagnols, ça passe comme une lettre à la poste.

Ma mère : Enfin là moi j’aurais pas donné coup-franc.

Mon beau-frère : Mais si il y a coup-franc là.

Ma mère (tir raté de Balotelli)( joueur italien) : Balotelli, il manque de réalisme.

Moi : Ouais, pourquoi il a pas tiré dans la lucarne, là, c’est pourtant facile.

Ma sœur : Ils me sont sympathiques ces Espagnols, quand même, c’est la seule équipe que je vois où ils ont l’air soudés.

Mon beau-frère : Ouais c’est beau ils jouent ensemble au Barça ; et puis le coach c’est un militaire, ils rigolent pas. S’ils mouftent ils jartent, y a plein de bons joueurs en Espagne.

Merde de merde c’est moche les Italiens sont à 10. Les pauvres.

Mon beau-frère : Ah là, ils vont s’en prendre d’autres, il y a encore une demi-heure.

Ma mère : Allez, un but pour l’honneur ! J’imagine la consternation là-bas. Les pauvres. Les carottes sont cuites.

Mon beau-frère : En tout cas ils redonnent le sourire, tous mes potes espagnols disent qu’ils n’ont pas travail mais ils ont une bonne équipe de foot.

Ma mère : De toute façon on s’en fout, y a aucun enjeu pour nous. C’est fini depuis belle lurette la France, avec tous ces joueurs qui se prennent pour des stars, ils ont un poil dans la main. Il faudrait tous les virer. Bon, il faut dire que les Espagnols méritent de gagner, c’est fluide, c’est calme. C’est fini pour les Italiens, pour qui sonne le glas.

Moi : Il est pas mal l’entraîneur italien, il est veuf c’est ça ? Faudrait que j’envisage le troisième marché, moi !

Ma sœur : Pour gagner il faut qu’il y ait un esprit d’équipe, il faut qu’ils aient envie de gagner ensemble.

Ma mère : Abate (joueur italien) c’est tout à fait comme le peintre maniériste dell’Abate qui a peint l’enlèvement de Proserpine. Très beau tableau.

OH LA LA LA LA !!! ILS VONT MARQUER ! Ah non, totalement hors-jeu.

Mon beau-frère : Bon allez là je retourne ma veste, j’en ai marre, je veux soutenir une équipe qui gagne pour une fois.

Ma sœur : Mais les Italiens ont renoncé à leurs primes pour le championnat parce que c’est la crise, rien que pour ça ils méritent de gagner.

ET CA Y EST LE TROISIEME !! RHOOOO.

Mon père (qui dort dans la chambre à côté) : Ca y est, ils en ont encore marqué un ?

Ma mère : C’est la Bérézina sanglante. Ils doivent être dans tous leurs états. L’honneur ! Ca doit être le silence total dans les rues de Rome.

Ma sœur : Le pauvre, il pleure. En plus c’était pas un beau but.

Moi : 3-0, c’est la loose. Je comprends pas on est en juillet. L’horoscope m’avait prédit un juillet du feu de Dieu.

OH LA LA LA LA LA LA LA LA !! 4-0 !!!!!!!!!!!!!!

Ma mère : La honte. Mon Dieu, quelle déculottée !

Ma sœur : Bon allez, c’est vrai qu’ils sont sympas, les Espagnols.

Mon beau-frère : Ca y est, c’est fini. Triplé historique.

Mon père (de la chambre) : Ca y est, c’est fini ?

Tous : Dis-donc y a pas de confettis ni de feux d’artifice ! C’est l’Ukraine, c’est cheap. Oh là là c’est trop CHOU tous les petits enfants sur le terrain.

Ma mère : Vae victis.

Eh ouais, nous les finales on les vit dans notre chair.