
COUP D’ENVOI
Moi : Bon alors on est pour qui ? Moi j’aime bien l’Italie quand même, c’est un beau pays.
Mon beau-frère : Ouais, l’Espagne s’ils gagnent ils font un triplé, ça le fait pas.
Ma sœur : Ouais allez, on est pour l’Italie.
Moi : Ouais, forza azzurri, dai, dai, dai !!!
Ma sœur : Arrête de te la péter que tu parles italien, nan mais c’est vrai t’es trop RELOU.
Mon père : Ah Arsène Wenger il commente, on l’aime il est Alsacien. On peut pas dire qu’il n’a pas l’accent enfin, la voix un peu traînante.
Ma mère (blessure d’un joueur italien) : Ca y est il n’a pas 2 trous rouges au côté droit mais un trou rouge au genou droit.
Moi : Mais t’arrêtes de citer Le dormeur du Val, c’est même pas le meilleur poème de Rimbaud.
Ma sœur : Dites-donc, bonne ambiance ici.
MAIS C’EST PAS VRAI !!! DEJA UN BUT !!
Ma mère : Non mais là je pense qu’ils vont remarquer, c’est vrai les Espagnols sont meilleurs que les Italiens.
Ma sœur : Mais maman sois pas pessimiste comme ça
Ma mère : Non mais c’est vrai ! Timeo danaos et dona ferentes.
Mon beau-frère : Tiens Piqué, attends c’est le mec de Shakira !
Moi : SHAKIRA !!! OUAIS !! En parlant de mecs, je pense que je peux me motiver sur Vikash Dhorasoo, il habite près de chez moi et il a un cerveau, il est divorcé c’est le deuxième marché c’est parfait, attends là je suis trop en mode nouvelle target.
Mon père : Oui pour un footeux il a l’air pas mal, ça m’irait comme gendre.
Ma sœur : Mais il est homo non ?
Moi : Mais non il se bat contre la discrimination dans le sport, c’est parce qu’il en a dans le ciboulot. Et puis il est beau.
Ma mère : Mouais
Moi : T’inquiètes maman je cherche pas pour la durée, n’oublie pas que je suis la lonesome camionneuse.
A droite à droite à droite !!
Mais PASSE !
Mon beau-frère : J’en perds mon yaourt.
Ma mère : Casillas (joueur espagnol) il aime les tortillas ?
Mon beau-frère : Ils jouent la passe à 10 et puis à un moment, boum ! ça shoote.
Ma mère : Cassano (joueur italien) pourquoi pas Bassano, quels grands peintres les frères Bassano !
Mon père : Dis-donc ça pète les plombs la télé là, ils jouent où à l’Est déjà ? Kiev ? Mouais… Problèmes techniques, c’est typique.
OH LA LA LA LA LA LA LA LA LA !! Hors jeu ? Hors jeu ? OH NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON !
Ma sœur : Mais attends trop injuste, ils sont dopés à mort en Espagne, c’est pour ça qu’ils gagnent.
Mon beau-frère : Mais tu peux pas dire ça, là c’est le jeu collectif. Merde, là c’est fini, 2-0.
Moi : C’est la loose.
Mon père (parti nettoyer sa cravate) : Quoi ? Ils ont encore marqué ?
Ma sœur : Mais décale, décale !
Mon beau-frère : Il fait n’importe quoi Balotelli, mais bon il est jeune. Ah la faute, encore sur Iñesta.
Ma mère: Il ya de la méchanceté, dans ce jeu.
MI-TEMPS
Ma sœur : J’aime pas les pubs. J’en ai marre ça me soûle ce capitalisme de merde.
REPRISE
Ma mère : Moi j’ai toujours peur qu’ils se trompent de but, surtout quand il y a des prolongations.
Mon beau-frère : Allez là faut marquer tout de suite pour se remettre dans le match.
ALLEZ !!!!!
Oh non trop injuste que ce soit pas rentré là. Quel arrêt !
Ma mère : les Italiens sont vite par terre. Ils se laissent tomber. Cela dit, il a toujours des jolis brushings, Pirlo.
Ma sœur : Comment ça se fait qu’en Espagne il y ait 25% de chômage, ils sont dans la merde, et que les clubs aient autant de fric ?
Mon beau-frère : Allez, allez ! Mais POURQUOI il tombe ? Ah là là les passes des Espagnols, ça passe comme une lettre à la poste.
Ma mère : Enfin là moi j’aurais pas donné coup-franc.
Mon beau-frère : Mais si il y a coup-franc là.
Ma mère (tir raté de Balotelli)( joueur italien) : Balotelli, il manque de réalisme.
Moi : Ouais, pourquoi il a pas tiré dans la lucarne, là, c’est pourtant facile.
Ma sœur : Ils me sont sympathiques ces Espagnols, quand même, c’est la seule équipe que je vois où ils ont l’air soudés.
Mon beau-frère : Ouais c’est beau ils jouent ensemble au Barça ; et puis le coach c’est un militaire, ils rigolent pas. S’ils mouftent ils jartent, y a plein de bons joueurs en Espagne.
Merde de merde c’est moche les Italiens sont à 10. Les pauvres.
Mon beau-frère : Ah là, ils vont s’en prendre d’autres, il y a encore une demi-heure.
Ma mère : Allez, un but pour l’honneur ! J’imagine la consternation là-bas. Les pauvres. Les carottes sont cuites.
Mon beau-frère : En tout cas ils redonnent le sourire, tous mes potes espagnols disent qu’ils n’ont pas travail mais ils ont une bonne équipe de foot.
Ma mère : De toute façon on s’en fout, y a aucun enjeu pour nous. C’est fini depuis belle lurette la France, avec tous ces joueurs qui se prennent pour des stars, ils ont un poil dans la main. Il faudrait tous les virer. Bon, il faut dire que les Espagnols méritent de gagner, c’est fluide, c’est calme. C’est fini pour les Italiens, pour qui sonne le glas.
Moi : Il est pas mal l’entraîneur italien, il est veuf c’est ça ? Faudrait que j’envisage le troisième marché, moi !
Ma sœur : Pour gagner il faut qu’il y ait un esprit d’équipe, il faut qu’ils aient envie de gagner ensemble.
Ma mère : Abate (joueur italien) c’est tout à fait comme le peintre maniériste dell’Abate qui a peint l’enlèvement de Proserpine. Très beau tableau.
OH LA LA LA LA !!! ILS VONT MARQUER ! Ah non, totalement hors-jeu.
Mon beau-frère : Bon allez là je retourne ma veste, j’en ai marre, je veux soutenir une équipe qui gagne pour une fois.
Ma sœur : Mais les Italiens ont renoncé à leurs primes pour le championnat parce que c’est la crise, rien que pour ça ils méritent de gagner.
ET CA Y EST LE TROISIEME !! RHOOOO.
Mon père (qui dort dans la chambre à côté) : Ca y est, ils en ont encore marqué un ?
Ma mère : C’est la Bérézina sanglante. Ils doivent être dans tous leurs états. L’honneur ! Ca doit être le silence total dans les rues de Rome.
Ma sœur : Le pauvre, il pleure. En plus c’était pas un beau but.
Moi : 3-0, c’est la loose. Je comprends pas on est en juillet. L’horoscope m’avait prédit un juillet du feu de Dieu.
OH LA LA LA LA LA LA LA LA !! 4-0 !!!!!!!!!!!!!!
Ma mère : La honte. Mon Dieu, quelle déculottée !
Ma sœur : Bon allez, c’est vrai qu’ils sont sympas, les Espagnols.
Mon beau-frère : Ca y est, c’est fini. Triplé historique.
Mon père (de la chambre) : Ca y est, c’est fini ?
Tous : Dis-donc y a pas de confettis ni de feux d’artifice ! C’est l’Ukraine, c’est cheap. Oh là là c’est trop CHOU tous les petits enfants sur le terrain.
Ma mère : Vae victis.
Eh ouais, nous les finales on les vit dans notre chair.
