Ménage, je t’emmerde.

Bon les enfants, soyons un peu en prise avec l’actualité : bande de Gaza, Sarko mis en examen, destruction de l’Irak, juilletistes vs aoutiens, foucades que cela. Non, le problème brûlant du jour est le passage de l’aspirateur. Dieu tout puissant. Ayez pitié de nous.

Dimanche donc, jour de glande ménage. Parce que quand même au bout de 3 semaines et quelques kilos de moutons de poussière qui te font tousser comme un phoque tubard, quand faut y aller faut y aller. Car non, je ne suis pas de ces fous furieux maniaques qui se délectent de passer la balayette (oui oui, vous vous reconnaîtrez, vous qui essuyez les gouttes d’eau après chaque utilisation du lavabo pour ne pas laisser de traces de calcaire : A LA GUILLOTINE, BANDE DE MALADES).

L'incendie, une solution efficace.

L’incendie, une solution efficace.

Moi, j’aime NE RIEN FAIRE. Ergo, ne PAS faire le ménage. Enfin bref je ne suis pas compliquée. Cette tâche ingrate et répétitive, le tonneau des Danaïdes de la poussière et de la tache de graisse, me fait me sentir comme un ouvrier aux 3/8 à la chaîne, dépouillé de toute identité (cette comparaison vous choque ? j’en suis fort aise et je m’en bats la rate, il ne s’agit pas ici de faire montre de basse rationalité scientifique et distanciée, merci bisou lol). Bref, le ménage me fait chier grave ; je passe d’ailleurs sans doute plus de temps à penser que ça me fait chier grave qu’à le FAIRE, ce qui est bien naturel tellement ça me fait chier grave. Et heureusement qu’on a inventé l’aspirateur sans sac ; à toi, l’inventeur de l’aspirateur sans sac, culte de reconnaissance éternelle. Pas non plus que je le passe en me trémoussant le postérieur, mais le balai est en comparaison une vaste blague, et ne parlons pas du plumeau, cet engin du diable. Permettez-moi ici de placer une incise utile : le plumeau ça ne sert à rien. NON, A RIEN. A déplacer la poussière ou à exciter les fantasmes petit-bourgeois de votre mec (DSK staïle) ; pour le reste, au bûcher le plumeau.

Oui, les fantasmes masculins sont parfois consternants. Ne nous voilons pas la face.

Oui, les fantasmes masculins sont parfois consternants. Ne nous voilons pas la face.

Je ne vous referai pas le couplet sur les inégalités homme-femme en la matière ; étant célib’ comme la Mort (j’imagine que la Mort doit être célib, ou alors son mec doit être bien accroché) je ne peux m’en prendre qu’à moi pour astiquer mon humble logis qui, bien qu’il a la taille d’un chenil de caniche me semble aussi vaste que les écuries d’Augias quand il s’agit de le nettoyer. Sauf que toi tu n’as pas Hercule sous la main pour faire le taf gratis. Salaud d’Augias. La vie est quand même un peu injuste (totalement injuste, en fait. je suis une victime, comprenez-le bien).

Quand je pense à cette pouffe de Cendrillon qui nettoie gaiement en se faisant traiter comme une esclave et en se mirant dans les bulles de savon. Je pleure des larmes de sang, oui, de sang. Infâme pute de belle-mère, si je te chope tu vas voir ce que tu vas prendre. Et la Cendrillon aussi, espèce de souillon soumise. Mais je m’échauffe, je m’échauffe, revenons à la théorie, restons calme.

Evidemment, la solution idéale est la FEMME DE MENAGE. Cet être mythique qui se sort les doigts du cul à ta place tout en faisant de toi un exploiteur du peuple. D’où en découle que je n’emploierai une femme de ménage que lorsque je pourrais la payer royalement (j’ai quelques opinions politiques rougeoyantes, n’en déplaise), donc quand je serai riche, donc jamais. CQFD que je suis dans la merde.

Car hélas, le grand aspect relou du ménage est précisément ce désagréable effort, ce sortage des doigts du cul, que nos grands-mères nomment « huile de coude » (j’aurais plutôt tendance à dire « suer comme un bœuf », mais ce n’est sans doute qu’une nuance). Le produit qui « nettoie sans frotter » n’existe pas ; ne nous leurrons pas au contact de ces pubs mensongères concoctées par des types en costard rose bonbon nourris à la coke dont la main n’a jamais mis le pied sur un bouton d’aspirateur (un mec qui fait de la pub porte toujours des costards roses, non ?). Le seul produit qui nettoie sans frotter doit être le napalm ; hélas ce n’est pas encore en vente au Franprix, et laissez-moi vous dire que C’EST BIEN DOMMAGE. Bref, y a pas à tortiller du cul, il faut frotter ; siffler en travaillant, comme diraient ces connards de nains de Blanche-Neige. Tu vas voir comment je vais te faire siffler, quand je passe l’aspirateur L’HERBE NE REPOUSSE JAMAIS (la poussière si, hélas, grand mystère de la vie) (injustice du monde, toujours).

No comment, donc.

No comment, donc.

Me revoilà, après l’immense, l’insupportable tâche (et non pas tache, car je suis assez propre comme personne, dans l’ensemble, surtout en ce qui concerne les accents circonflexes). J’ai chronométré : 18 minutes. 18 MINUTES D’ENFER. Et encore j’ai pas fait la douche. Rien que d’y penser, je défaille. Ce sera pour la prochaine fois.

Vais lever le coude (huileux, donc, j’espère que vous suivez) avec une petite vodka bien méritée ; non, le ménage ne m’abattra pas ; je suis comme le roseau moi, je plie mais ne rompt point devant l’adversité. Je vais plutôt aller passer quelques jours à la campagne, et laisser les autres s’en occuper.

Il faut savoir hiérarchiser ses priorités dans la vie.

Les jours de loose – la loose domestique

Tu sais que tu es en train de passer un jour de loose domestique quand:

– tes chiottes / ton évier / ta douche sont bouchés. Pas envie de descendre au bazar acheter un déboucheur à 3 €, 4 étages c’est beaucoup d’efforts. Tant pis.

– y a plus de PQ et, tiens quelle bonne surprise, plus de sopalin non plus! Mais il me reste des mouchoirs, ou quoi?

– y a trop de moutons de poussière, à quoi bon se baisser pour les ramasser?

– les vitres sont opaques à force de repousser leur lavage. De toute façon il pleut tout le temps, pourquoi laver les vitres si c’est pour contempler les gouttelettes tout ruiner en 5 minutes?

– plus de culottes propres, il faut donc enfiler la GAINE DE LA MORT ou le string tellement inexistant que c’est comme si t’avais rien en fait. Temps de faire la lessive.

– tu repères une fissure au plafond et tu ne peux pas t’empêcher de la fixer avec inquiétude de peur qu’elle ne s’agrandisse sous tes yeux.

– y a plus de place dans le congélateur, forcément il est plein de glace. Merde, faut dégivrer. Où est la bassine de 15 litres, déjà?

– il faudrait sans doute repercer un trou avec des plus grosses vis pour réparer l’étagère qui s’est effondrée sous le poids des trucs inutiles que tu y avais entassés. Ou trier tous les trucs inutiles pour en balancer les 3/4. Ou laisser tout traîner. C’est une option.

– il faut VRAIMENT descendre la poubelle, laver la vaisselle et récurer la salle de bains. Ou pas, en fait.

– y a trop de fringues et de bouquins sur ton lit pour te coucher. Ranger ou dormir sous le bureau.

– d’ailleurs t’as pas replié ton canapé-lit depuis 2 jours une semaine un mois. So what?

– c’est quoi ce squiiiik squiiik squiiiik? AAAAAAAAAAAAAAH!!! Une SOURIS!! (vécu à NY, merci la vie)

– même tes amis masculins froncent le nez en entrant chez toi: c’est joli mais dis-donc le parquet c’est pas pratique, on voit toutes les saletés. Lol lol lol de chez lol gars, merci pour cette fine blague.

– blasée, tu t’installes sur ton canap’ plein de miettes avec un bon gros verre de rouge qui tache, en grommelant à part toi que de toute façon le ménage n’est qu’une convention sociale bourgeoise qui va à l’encontre de toutes tes convictions. Sur ces entrefaites, ton iphone vibrote et tu lis un message guilleret de ta mère « Coucou ma chérie, n’oublie pas qu’on est à Paris ce week-end, nous sommes impatients de voir ton nouvel appartement demain! ». GLOUPS.

Je ne suis pas tous les jours une parfaite femme d’intérieur, mais je me soigne (enfin non, pas trop, en fait. Pardon Maman). Quand je serai la 4ème épouse de l’émir du Qatar, j’aurai une femme de ménage pour chacune de ces tâches, et chacune sera payée 3 smics. Vive l’argent!

Donc pour ceux qui n’auraient pas compris, welcome to my new rubrique du blog: ou comment une bonne partie de ma vie se passe en grosse loose. Mais bon ça va, je gère.