Parce qu’un dictionnaire ça va de A à Z. Et je suis une fille appliquée, je finis toujours ce que j’ai commencé (mouahahaha) (je viens de penser à ma thèse).
Et le foot c’est trop cool, de A à Z (ceci est la minute cucul, qu’on excuse son caractère girly) (je prévois moultes insultes de rattrapage pour le match de demain).
Partie 2. P-Z (voir ici pour les autres lettres)
Paris, Paris, on t’encule. Mais vous pouvez toujours essayer, les petits chéris. La haine imbécile de la province nous en touche une sans faire bouger l’autre. Avec l’avance qu’on a au championnat, vous en serez réduit à vous astiquer la colonne comme des gueux (voir Vulgaire).
Pédés. Horrible insulte homophobe. Néanmoins usitée en football, parce que c’est un sport de testostéroneux qui déboîtent. Bon moi ça me fait pas grand chose j’avoue (je suis tellement à la masse que j’ai pris le pseudo de Lonesome Camionneuse sans me rendre compte des sous-entendus) (je veux juste avoir un monster truck du désert moi). Dans le foot il faut savoir balancer ses principes par la fenêtre, car les insultes liées à la pénétrabilité du trou de balle de l’adversaire ne peuvent être vaincues très ponctuellement que par le Grand Jeu. Ce phénomène d’éructation (très rabelaisien tout de même) couplé à la haine du voisin (voir Xénophobie) donne lieu à des pancartes et autres joyeusetés langagières de bon aloi (mais vraiment, la fameuse pancarte d’accueil des Lensois en 2008 n’était qu’une petite pique bien innocente) (la justice est parfois dure au cœur de l’opprimé) (oui, nous les Parisiens sommes opprimés par la province, oui parfaitement, nous sommes des victimes) (mais on vous fout quand même la pâtée mouahahaha) (va manger ta ligue 2, sang et or !).
Penalty. Ne pas confondre avec le coup franc. Ce genre d’erreur de débutant, voire de meuf à la ramasse (voir Femme / femelle) est à éviter comme la peste. Jamais vous ne serez considérée comme ayant une quelconque valeur si vous ne comprenez pas ce principe (voir aussi Hors jeu). Mais hauts les cœurs que Diable ! si les joueurs de foot arrivent à comprendre, vous devriez y arriver aussi certes le foot est métaphysique, il faut quelques efforts, mais c’est comme Kant, après quelques travaux appliqués vous vous sentirez comme un poisson dans l’eau un ballon dans le but (adverse).
Pizza. Accompagnée de bière, nourriture préférée du supporter mâle devant l’écran. Vous n’êtes pas obligée de céder sur ce terrain (quoique la pizza, c’est pas dégueu) : vous pouvez, si vous en avez l’irrépressible envie, céder à votre frénésie de cordon bleu. Car le mâle est toujours reconnaissant quand on soigne son estomac. Mais attention, ne vous mettez pas la pression d’un dîner mondain : rien ne doit empêcher le bon déroulement du match, c’est à dire dégagement du champ devant l’écran (ton père il est pas vitrier) / ventre bien rempli / espace sonore libéré pour les insultes et/ou cris de joie nécessaires.
Prolongations. Ne jamais soupirer si elles se profilent, même si vous avez rendez-vous avec le meilleur coup de la planète après le match. Le foot est un plaisir qui ne se mégote pas : on arrive à l’heure devant sa télé, on reste jusqu’à la dernière minute (voyez plutôt ici : à partir de la 3ème minute si vous êtes des gogols, sinon tous les buts de ce match sont magnifiques, donc regardez tout, tant qu’à faire) (qui c’est qui a dit Paris on t’encule ? C’est pas du grand foot ça ?) (pas de commentaire sur les shorts 90s, on se retient sur les chiffons les filles) (le foot c’est pas des chiffons, le foot c’est de la matière brute, tu vois). Même, on évite d’aller pisser hors mi-temps de peur de rater un beau but. Tant que le sifflet n’a pas retenti, TOUT RESTE POSSIBLE. Le foot, leçon d’espérance.
PSG. Paris est magique. Pour le reste, je me suis déjà exprimée sur le club de la Ville Lumière. Et qu’on me pende si je me dédie de mon amour pour cette ville. Comme quoi Paris ne serait pas une ville de foot : en effet, c’est une ville de tout et de rien, sous le Pont Mirabeau coule la Seine Faut-il qu’il m’en souvienne La joie venait toujours après la peine, tu sors sur les quais et tu marches des heures et des heures jusqu’à ce qu’elle t’épuise la pierre calcaire les gares les usines les cathédrales les mouettes les ponts les tours de verre et demain tu y reviendras. Comme quoi les supporters du PSG seraient un peu à la rue niveau connaissance du jeu : mouais, moi peut-être, moi sans doute, mais je doute que ce soit vrai du Grand Supporter du PSG qui m’a tout expliqué très patiemment et qui nage dans le foot et ses arcanes comme un poisson volant dans la Méditerranée.
Qatar. Comme quoi ce financeur clairvoyant du PSG serait le symbole du bling-bling, du foot spectacle, du foot qui n’a pas de sens. Qu’on arrête alors de nous bassiner avec le Barça, qui ne se fait pas prier pour prendre leur fric non plus. Moi je veux bien arrêter le délire du fric qui gorge le gazon du terrain, des stades Allianz et autres règne des affaires, mais faudrait peut-être réfléchir à une politique cohérente sur la migration des travailleurs internationaux au lieu de pointer du doigt le PSG qui ne fait que surfer habilement sur les règlements à la con du genre l’arrêt Bosman sa mère. Ouais, le Qatar ça pue le pétrole et les femmes voilées, mais le jour où on aura une vraie politique sociale à l’échelle européenne (on peut toujours rêver) on se posera peut-être moins ces questions à la con. En attendant les lendemains qui chantent et l’émergence du féminisme réel en moi je veux bien l’émir du Q. ou un footballeur bien payé. Femme de footballeur, avec des articles sur toi dans So Foot, mais trop le rêve d’une vie quoi !
Résultats. Si tu ne suis pas tous les matchs de ton équipe (ce qui est déjà limite), il faut te tenir à jour des résultats IMPÉRATIVEMENT. Vive l’app Eurosport sur iphone. Sinon, il y a la petite feuille affichée sur le frigo avec les résultats des matchs mis à jour au crayon (mon côté old school).
Spectacle. On pourrait croire que le foot ce n’est que cela, mais non. Comme le théâtre ou la danse, le foot révèle l’humain. Tout ce que je sais de plus sûr à propos de la moralité et des obligations des hommes, c’est au football que je le dois (et n’est pas Albert Camus qui veut). Ne jamais estimer que le foot est une basse distraction de gros pleins de bière : il est aussi cela, mais il est aussi par-delà. Le foot c’est l’enfant, comme dirait Zarathoustra, qui a tendance à pas mal se lâcher après deux ou trois whiskys bien tassés au bar du coin. Dans l’homme véritable est caché un enfant qui veut jouer.
Supporter. Le douzième homme. Celui qui fait que le match prend tout son sel. L’homme du fan club, l’homme des banderoles, l’homme de la ola, l’homme du cri, l’homme du chant. A nous de prouver qu’on peut être la douzième femme. La Marie-Madeleine du foot quoi. Deux principes fondamentaux doivent être adoptés.
Premier Principe du supporter : NO MATTER WHAT. Le supporter, une fois qu’il a trouvé un havre où amarrer son ancre de foi footballistique, ne le quitte jamais, quoi qu’il arrive. Quand tu as trouvé ton club, c’est pour la vie (plus facile quand on te le lègue enfant, reconnaissons-le, mais tous n’ont pas cette chance) (quand tu es un(e) footix, il faut surtout ne JAMAIS revenir sur le choix du club). Et pas comme le mariage, devenu cette sous-institution de bouse post-moderne. Supporter, c’est pour toujours. Quoi qu’il arrive tu suivras ton club, même au bout de l’enfer fond de la ligue 2. Nous avons ici affaire à un saut dans la foi de la plus belle espèce : vous êtes embarqué. Il n’y a rien de si conforme à la raison que ce désaveu de la raison. C’est ça qui est bon.
Second Principe du supporter : DEDICATED TO THE GAME. Le Beau Jeu reste l’ultime amour du supporter. Il peut même en abandonner temporairement sa haine de l’ennemi. Et il faut dire que parfois c’est juste extraordinaire. Le foot, ce dieu qui danse.
Stade. Ah le stade. La première fois que tu y es entrée il y avait cette immense rumeur et ces projecteurs, le ciel noir au fond derrière le toit, il y avait toute la musique pourrie des années 80 qui se déversait par les haut-parleurs, il y avait le froid au cul et l’odeur des saucisses, il y avait tout le monde qui se levait quand on marquait un but, il y avait tout le monde qui gueulait, il y avait le bruit le vert les chants le silence et il y avait les joueurs sur le terrain tellement différents de l’écran de télévision, il y avait le match tu ne comprenais plus rien au jeu mais c’était tellement bien que là, vraiment, t’as voulu comprendre, et t’y as cru de toutes tes forces.
Si tu n’aimes pas le stade… c’est pas trop la peine d’aimer le foot, je crois.
Talonnade. Un coup de pied dans le ballon, mais du talon. Quand c’est bien exécuté, grosse boulasse intergalactique de l’impossibilité physique du mouvement du ballon (ça arrive assez souvent dans le foot, et c’est trop GENIAL) (mais sans dec’, comment il fait le mec pour la mettre comme ça). Le dieu qui danse, je vous dis.
Tifo. Animation du stade par les supporters (tifosi en italien) (pour ça, ils savent vivre, faut dire), qui consiste principalement à brandir des feuilles colorées aux couleurs du club dans le stade. Essayez de ne pas dire « c’est trop beau » de peur de passer encore une fois pour une fille émotive. Mais quand même, c’est trop beau, un tifo.
Tenue de supporter. A part la casquette, le maillot et l’écharpe, le supporter mâle ne réfléchit pas trop à sa tenue, sauf le Grand Supporter du PSG dont j’ai déjà évoqué les moultes qualités (parce que merde, les hommes qui parlent chiffons, c’est quand même de la boulasse)(mais attention, cachez cette tendance maléfique au supporter moyen, il vous en tiendra grief) (vous cataloguera meuf bonne à rien qu’à montrer son décolleté et encore). Bref, c’est bien ennuyeux car c’est quand même très rigolo de penser sa tenue de A à Z, telle une Carrie Bradshaw du gazon. Donc, le mieux c’est d’y passer quelques heures et le moment venu, de l’exhiber en disant d’un air distrait : « ah bon, c’est aux couleurs du club ? ah tu sais je n’ai pas fait attention, j’ai mis ce qui sortait du placard ce matin ». Rouge et bleu marine, mais franchement, faudrait m’attacher pour m’empêcher de me faire une tenue (j’en ai déjà prévu trois) (mais chut, CE QUI SORT DU PLACARD c’est tout).
Urban foot. Forme abâtardie du football qui permet aux bobos parisiens de se rassurer en se disant qu’ils en ont encore sous le capot le samedi ou le dimanche. Se joue à 5 dans des salles de béton de banlieue. Aucun intérêt, sauf pour la fierté du mâle : « j ‘aime le foot ET j’y joue, moi ». Dire, l’air pénétré (comme quand tout mec dit qu’il fait du sport, d’ailleurs) « ah c’est génial, mais dis-donc qu’est-ce que t’es muscléééééééééé ». Ne jamais oublier de demander dûment combien de but l’impétrant a marqué la semaine dernière (s’il n’en marque pas, reconsidérer les choses dans leur ensemble : voulez-vous vraiment être son supporter ? ça veut dire être derrière lui même s’il joue comme une merde) (voir Supporter).
Veuch. Ok pas de remarques « de meufs », mais sa mère les pecou de la lose des joueurs! Quand même. La distinction par la coupe de veuch moisie est un art subtil du football, qui se décline à toutes les sauces, longueurs et couleurs. Nan mais allô quoi t’as un crâne et t’as pas de cheveux? À croire que moins y en a dans la calebasse, plus c’est le n’importe quoi dessus!
Vidéo (arbitrage). Être contre. Le foot est un sport humain, il faut accepter la faillibilité de l’Homme. Pas vu pas pris : c’est comme ça que Maradona peut marquer avec la main. Le foot est une métaphysique.
La chose va être introduite au Mondial 2014. SCANDALE.
Vulgaire. Non, le supporter n’est pas vraiment vulgaire. Il aime juste à imaginer les aventures du fessier de l’adversaire. Sous toutes leurs formes. Rien de bien mal à cela. Grossier, à l’extrême rigueur, jamais vulgaire.
Et puis tout de même, quelle joie que d’expectorer toutes les variantes d’enculé pendant 90 minutes !
Week-end. Ne pas croire qu’il n’y a du foot que le week-end. Grossière erreur. Il y a du foot tout le temps, et c’est ça qui est bon. Le week-end il y en a PENDANT LA JOURNEE, donc des fois y a même deux matchs importants qui se suivent dans la journée. Youpi !
Le week-end est aussi la période de la semaine où les mâles pratiquants s’adonnent à la chose (voir Urban foot). Grand bien leur en fasse. Mieux vaut ça qu’un mâle à la fesse molle, pour ce que j’en dis.
Xénophobe. La haine du voisin est un principe bien ancré dans les idéaux de vie du supporter de football. D’ici à le traiter de xénophobe, il n’y a qu’un pas. Mais enfin, qui n’a jamais péché leur jette la première pierre. Et puis, voilà un beau retour aux petites patries du XIXème siècle. Ne croyez pas, malheureux, que la globalisation dissout le local. Grave erreur. Le géographique reste d’actualité (et pan !)
Y a qu’à. Le supporter passe un temps important de parole à commenter le match en se prenant pour l’entraîneur. Y a qu’à… est donc une phrase qu’il utilise relativement souvent, avec une mauvaise foi souvent profonde. Mais la foi, c’est tout ce qui anime le supporter.
YES WE CAN. On y croit, encore et toujours. Même face au Barça à domicile. C’est le foot, tout est possible. YES WE CAN.
You’ll never walk alone. Le chant est un élément fondamental de l’univers du supporter, et là allons-y mesdames, vous pouvez y aller plein tubes, mieux que le karaoké chinois ! Tels des hymnes nationaux, les chants des clubs vous foutent la patate, un truc de fou. D’où bien évidemment la polémique récurrente sur les joueurs de l’équipe de France qui ne chantent pas la Marseillaise. Ils font bien ce qu’ils veulent, les braves garçons, pour ce que ça me fait, mais nonobstant, quand t’es au stade, tu chantes, vertuchou ! Et en dehors de Paris ville lumière, le plus beau chant de l’univers, j’aime bien celui-là…
Zlatan. Zlatan Ibrahimovic est un joueur du PSG opportunément nommé pour fournir le Z, ainsi qu’un fort bon joueur (même si l’autre jour il a franchement joué comme une quiche face à Rennes) (attention : ici on aborde le sujet complexe de la critique de sa propre équipe par le supporter, un art délicat, surtout quand on est un(e) footix)(donc je dis ça mais bien sûr je ne suis qu’une footix). Malgré son patronyme bosnien, cet homme est suédois, a un grand nez et une estime de soi assez élevée. Et une pecou assez moisie, si vous voulez mon avis. Mais en tout cas ZLATAN IS THE KING. Voilà.
Merci aux Grands Supporters qui m’ont donné l’envie, l’envie d’avoir envie. Des hommes des vrais, qui ne font pas une salade parce qu’une fille s’intéresse à leur gazon à eux (et donc, si vous avez des places au Parc des Princes, je prends, je prends) (car nul compliment n’est jamais gratuit sur ce blog, je suis une manipulatrice machiavélique) (mouahahahaha).
Et un bisou à mon neveu, super spécialiste, qui sera au Camp Nou demain pour son anniversaire.
Et voilà.
Cher foot, je t’aime.
il faut une entrée à S, pour skin-coco: les skinheads communistes de la ville de Nîmes (à prononcer avé l’accent)!!! « nous sommes l’armée des nîmois, rien ne pourra nous arrêter, ah Toulouse c’est des BIP Montpellier des BIP tous ensemble pour la victoire…. » etc. etc.
Je croyais que les skinheads cocos se nommaient punks, mais je ne suis pas très versée en la matière, je vais me renseigner.
Quant aux BIP, mais allez-donc! Toulouse c’est des pédés, Montpellier des enculés, eh bien oui, on nous la baille belle avec ces pudibonderies de bas étage. Go crocos!!