Ouais salut le printemps, trop d’la balle, le temps a laissé son manteau de vent de froidure et de pluie, les poètes sont au taquet et les fleurs en pagaille, les jours plus longs, blabla. Encore une occasion organisée pour se réjouir ; personnellement, mon tempérament pessimiste, paranoïaque et grognon me crie de suite : MÉFIANCE ! Il y a ANGUILLE SOUS ROCHE, sans aucun doute.
Le printemps, cette grosse arnaque marketing montée par Ronsard et ses amis qui devaient d’ailleurs bien se geler le cul sous leur en l’absence de chauffage central mais passons. Ah c’est sûr, aller se geler les miches en courant dans les prés pour se foutre des pollens plein les narines, quelle régalade ! Ils devaient avoir des actions chez Center Parks. Les salauds.
Bref, le printemps c’est grave la lose ne nous voilons pas la face. D’ailleurs L’amour est dans le pré n’a pas encore commencé, ni Game of Thrones. On est en réduit à racler les fonds de tiroir de Grey’s Anatomy et Law and Order SVU. Pauvre monde. (Oui, je regarde des séries télévisées, le feuilleton du XXIème siècle. Je suis du vulgaire. Et comme dirait Philippe Katerine, je suis dans la merde et je vous emmerde).
Quelques exemples à l’appui de ce post bonne humeur qui saura rebooster tou(te)s ceux et celles qui se sont fait larguer dans les grandes largeurs parce qu’au printemps ça dégaze grave – qui sait ? la perspective des jupes courtes ? une sensibilité des hormones au soleil ? ATTENTION bientôt les vacances de Pâques (65% des séparations ont lieu en vacances). Optimisme et joie de vivre à tous les étages.
Kikoo les allergies de la mort qui tue. Le temps des fleurs mon cul. Un jour tu respires à pleins poumons le bon air plein de particules que t’ont concocté la maire et le gouvernement ; le lendemain, un affreux grattement se manifeste dans ta gorge. C’est lui, le rhume des foins, qui te condamne à un choix cornélien entre garder la tête encombrée de fluides et d’éternuements intempestifs, ou te shooter gentiment aux antihistaminiques qui feront de toi une moule sans volonté rêvant H24 de son pieu.
Paie tes élections. Je sais pas pourquoi, le calendrier politique a cette étrange passion pour les périodes de printemps. Tandis que le FN monte lentement mais sûrement, on voit s’exécuter avec une mécanique parfaite cet étrange ballet des mêmes personnalités politiques débitant les mêmes antiennes dont le fond reste invariablement d’une infinie vacuité, déroulant avec la même insistante régularité la nécessité de « lutter contre » (le FN, le chômage, les islamistes) sans savoir si, un jour, nous tenterons enfin à nouveau de combattre pour, n’importe quoi pourvu que pour, au moins une fois.
Tiens, le petit rhume de changement de saison. Juste ce qui manquait à ton état comateux et dépressif pour te remettre en selle. Sans doute la faute à cette saloperie de veste en cuir sortie trop tôt. Giboulées moisies, sacripant de parapluie qui n’a plus le temps de sécher entre deux averses. Malédiction des demi-saisons, où la température de ton corps hésite sans cesse entre le glaciaire et le bouillant et te condamne à finir par t’habiller comme un paquet de sacs accessoirisé de mouchoirs sales. FASHION.
En même temps, pas un seul petit morceau de défilé de mode haute couture ou de soldes bien comme il faut. Toute cette lose que tu aurais pu raisonnablement évacuer en achats compulsifs de shorts en dentelles et de mocassins à glands (qui l’eut cru ? retour en force des mocassins à glands), tu dois la garder en toi. T’as les boules, t’as les glandes (glandes / glands / mocassins, donc), t’as les crottes de nez qui pendent.
Et pour couronner le tout, vlà venue la période du régime. Ouais, parce que ton petit short en dentelle que t’as payé la moitié de ton salaire parce que tu pouvais attendre les soldes vu que tu es une consommatrice débile et aliénée, va falloir le mettre et sans cellulite encore ! Paie tes feuilles de salade et tes rêves récurrents d’orgies de merveilleux, de brioches et de croissants pleins de beurre. Saloperies d’oeufs de Pâques que tu as enfoui au fond de ton armoire pour te jeter dessus dès le 21 décembre (hiver = prise de poids autorisée, c’est bien connu).
Je ne vais pas conclure en disant que ma vie est un enfer ; mais quand même, il y a un sacré faisceau de présomptions (je ne dis pas ça en particulier pour les enfants kenyans qui sont pauvres et en plus se font buter par les islamistes, mais bon comme personne n’en a rien à carrer ça va je suis tranquille, c’est moi la plus malheureuse). Vivement l’hiver prochain.