Baby tu peux ride mon bike

Le vélo en ville, voilà une idée qu’elle est bonne ! A Paris existe, depuis quelques années maintenant, le vélo participatif – entendez que pour une somme relativement conséquente vous pouvez emprunter un gros vélo lourdingue dont la selle risque à tout moment de s’effondrer sous votre poids. En contrepartie, nos amis de la société qui gère « Vélib’ » ont obtenu plein de panneaux publicitaires sympas qui nous manquaient pour polluer convenablement l’espace public urbain. Nan mais sinon c’est vraiment super bien le vélib’, surtout pour rentrer de soirée quand t’es bourré et qu’y a ni métro ni taxi (ah bon c’est interdit de rider un vélo quand on est paf ? je savais pas Monsieur l’Agent !)

La sagesse populaire nous vante le vélo en ville (mais qu’en penseraient Robert et Raymonde Bidochon ? ce que c’est que la sagesse populaire !) Comme chantait Joe Dassin, « à Paris à vélo on dépasse les autos »… ben moi, même quand y a des embouteillages laisse tomber l’affaire, je pousse péniblement sur les pédales comme un vieillard cacochyme. Bon. On nous dit que c’est bien, c’est « développement durable », entendez bobo-écolo (le biclou ne produit aucun gaz à effet de serre sauf l’odeur de sueur). Concrètement, faire du vélo en ville est donc une bonne idée : je suis moi-même la caricature de la bobo-moyennement écolo-qui perche sur la butte Montmartre. Donc vous voyez tout de suite le problème pour la molle de la fesse que je suis : monter à vélo sur la butte c’est une belle gageure. Du coup ma carte vélib’ prend racine dans mon portefeuille car il y a rarement des vélos disponibles en haut quand on veut descendre, puisque tout le monde fonctionne de la même façon. Et puis à Paris y a plusieurs collines susceptibles de provoquer des courbatures de malade… mais bon, motivés, motivés !

Je ne vois que quelques légers inconvénients à la bicyclette urbaine : 1. on sue comme un goret (sympa quand on a un rendez-vous galant ou qu’on va au boulot après la balade) 2. pas de jupe trop courte ou bonjour les cuisses à l’air (voire la culotte) 3. théoriquement et selon la loi il faut porter un bon gros casque sur la tête donc adieu la super coiffure que la Lady Gaga qui est en toi a mis 3 heures à mettre au point devant ton miroir 4. c’est quand même bien dangereux avec les bagnoles qui te foncent dessus. Enfin ça c’est valable pour les villes d’automobilistes en folaïe (Paris ou New York même combat), même si elles développent des pistes cyclables – eh oui, même à New York ça dépote ! A Paris par contre il faut partager la piste cyclable avec les bus, donc ça ressemble vite à un combat pour la life comme dans Speed sans Keanu Reeves mais avec le chauffeur de bus qui te klaxonne en ricanant.

Par contre à Amsterdam, comme je vous l’ai déjà raconté ici, c’est la tyrannie du vélo, le despotisme de la bécane, le totalitarisme du vélocipède. Ces diables de Néerlandais font bien les choses il faut dire, avec les bons porte-bagages à l’avant et à l’arrière, rétro-pédalage freinant et tutti quanti qui fait du vélo le summum de la chaîne darwinienne des transports… Bref le mieux ça reste quand même la bicyclette dans l’eau, apparemment c’est le dernier sport à la mode : quelques litres de sueur balancés dans la flotte et la piscine est prête pour le suivant ! Et on ne fait pas pipi dans l’eau (oui, hélas pour notre santé mentale et notre amour de l’hygiène, qui n’a jamais…?)

Vélo
n.m., abrév. de vélocipède
Une erreur courante consiste à penser que le vélo est le mari de la bicyclette. C’est faux. C’est son amant.
Pierre Desproges

PS : Sorry to my American friends, but I really don’t have time to translate ! I promise I will do it again when I’ll be back in NY (very very soon!!)

Dans le port d’Amsterdam / In the port of Amsterdam

Où sont passés les marins qui pissent comme je pleure sur les femmes infidèles ? Where is the sailor gone who pisses like I cry on the unfaithful love?

Dans le port d’Amsterdam, y a des bateaux. In the port of Amsterdam, there are boats

Dans le port d’Amsterdam y a des entrepôts. In the port of Amsterdam, there are warehouses

Dans le port d’Amsterdam, y a des usines. In the port of Amsterdam, there are factories.

Dans le port d’Amsterdam y a des installations vertes et métalliques. In the port of Amsterdam, there are green and metallic plants.

Dans le port d’Amsterdam y a des grues, des moulins, des cheminées d’usine. Vertical sur horizontal. In the port of Amsterdam, there are cranes, mills, smokestacks. Vertical on horizontal.

Dans le port d’Amsterdam y a des containers. In the port of Amsterdam, there are containers.

Dans le port d’Amsterdam y a du linge qui sèche. In the port of Amsterdam, there is washing hanging out.

Jacques Brel, Dans le port d’Amsterdam

Dans le port d`Amsterdam
Y a des marins qui chantent
Les rêves qui les hantent
Au large d`Amsterdam
Dans le port d`Amsterdam
Y a des marins qui dorment
Comme des oriflammes
Le long des berges mornes
Dans le port d`Amsterdam
Y a des marins qui meurent
Pleins de bière et de drames
Aux premières lueurs
Mais dans le port d`Amsterdam
Y a des marins qui naissent
Dans la chaleur épaisse
Des langueurs océanes

Dans le port d`Amsterdam
Y a des marins qui mangent
Sur des nappes trop blanches
Des poissons ruisselants
Ils vous montrent des dents
A croquer la fortune
A décroisser la lune
A bouffer des haubans
Et ça sent la morue
Jusque dans le coeur des frites
Que leurs grosses mains invitent
A revenir en plus
Puis se lèvent en riant
Dans un bruit de tempête
Referment leur braguette
Et sortent en rotant

Dans le port d`Amsterdam
Y a des marins qui dansent
En se frottant la panse
Sur la panse des femmes
Et ils tournent et ils dansent
Comme des soleils crachés
Dans le son déchiré
D`un accordéon rance
Ils se tordent le cou
Pour mieux s`entendre rire
Jusqu’à ce que tout à coup
L`accordéon expire
Alors le geste grave
Alors le regard fier
Ils ramènent leur Batave
Jusqu’en pleine lumière

Dans le port d`Amsterdam
Y a des marins qui boivent
Et qui boivent et reboivent
Et qui reboivent encore
Ils boivent à la santé
Des putains d`Amsterdam
De Hambourg ou d`ailleurs
Enfin ils boivent aux dames
Qui leur donnent leur joli corps
Qui leur donnent leur vertu
Pour une pièce en or
Et quand ils ont bien bu
Se plantent le nez au ciel
Se mouchent dans les étoiles
Et ils pissent comme je pleure
Sur les femmes infidèles
Dans le port d`Amsterdam
Dans le port d`Amsterdam.

David Bowie, In the port of Amsterdam

In the port of Amsterdam
There’s a sailor who sings
Of the dreams that he brings
From the wide open sea

In the port of Amsterdam
There’s a sailor who sleeps
While the river bank weeps
To the old willow tree

In the port of Amsterdam
There’s a sailor who dies
Full of beer, full of cries
In a drunken town fight

In the port of Amsterdam
There’s a sailor who’s born
On a hot muggy morn
By the dawn’s early light

In the port of Amsterdam
Where the sailors all meet
There’s a sailor who eats
Only fish heads and tails
And he’ll show you his teeth
That have rotted too soon
That can haul up the sails
That can swallow the moon
And he yells to the cook
With his arms open wide
« Hey, bring me more fish
Throw it down by my side »
And he wants so to belch
But he’s too full to try
So he stands up and laughs
And he zips up his fly

In the port of Amsterdam
You can see sailors dance
Paunches bursting their pants
Grinding women to porch
They’ve forgotten the tune
That their whiskey voice croaked
Splitting the night
With the roar of their jokes
And they turn and they dance
And they laugh and they lust
Till the rancid sound of the accordion bursts
And then out of the night
With their pride in their pants
And the sluts that they tow
Underneath the street lamps

In the port of Amsterdam
There’s a sailor who drinks
And he drinks and he drinks
And he drinks once again
He’ll drink to the health
Of the whores of Amsterdam
Who’ve given their bodies
To a thousand other men
Yeah, they’ve bargained their virtue
Their goodness all gone
For a few dirty coins
Well he just can’t go on
Throws his nose to the sky
And he aims it up above
And he pisses like I cry
On the unfaithful love