Décidément, t’exclames-tu, fidèle lecteur (je subodore que tu es fidèle car en ce moment vois-tu, J’ai besoin d’amouuuuuuuuuur), décidément donc, ce blogue navigue dans les eaux troubles du grand n’importe quoi, et voilà t-y pas que « je ne me sentis plus guidé par les haleurs » comme dirait l’autre. Il est vrai qu’on racle les fonds de tiroir de la matérialité vestimentaire, mais l’inspiration de votre servante est moins extensible, il faut le dire, qu’un slip en élasthanne. Il est vrai également que le slip (à paillettes, en option), le string et le calebutte préoccupent l’hôtesse de ces lieux : on peut affirmer avec certitude qu’elle a l’esprit mal tourné. Ce qui, croyez-le bien, lui en touche l’une sans faire bouger l’autre. Il fallait donc bien finir en parlant culottes.
Qu’est-ce, finalement, qu’une culotte ? Grâce à Wikipédia (définition apparue en 4ème occurrence dans google suite à la breaking news du jour « Las Vegas Academy : Douchka fait du rodéo sans culotte » ; quant à savoir ce que cela peut bien vouloir dire, bien malin !), nous apprenons que la culotte désigne à l’origine un vêtement dans lequel les deux jambes sont séparées, contrairement à la jupe. Plutôt masculin à l’origine (genre le truc moule-bite que les mecs portaient AVEC DES BAS, la masculinité a tant perdu depuis le 18ème siècle !), la culotte s’est réduite à sa plus simple expression triangulaire, et œuvre à la protection de nos génitales profondeurs.
Premier enjeu donc, la monstration. Grâce à un important travail de dépouillement d’archives, wikipédia nous informe que le port de la culotte a été imposée aux filles de l’opéra par le préfet de police pour des raisons de décence (police partout, justice nulle part, ai-je envie de dire). Bref, la jupe se troussant, il faut opposer un voile pudique à l’apparition de la touffe, spectacle ô combien choquant. Le nombre de Unes de Voici portant sur « on a aperçu la culotte de Madonna » doit frôler le millier. Ca jase dans les chaumières.
Quand on pense qu’uriner sur la voie publique a été interdit en 2010 (encore un combat à mener pour les libertés publiques), on imagine par contre la quantité de pénis exposés à la vue des passants. Mais le phallus est beau, le phallus est gentil, le phallus est majestueux, ça n’a rien à voir, on ne va pas interdire au phallus de sortir tout de même ! (Bien entendu l’autorisation n’était pas sexuée, mais on peut estimer sans trop se tromper que 90% des personnes pissant dans la rue sont des hommes, pour des raisons de practicité assez évidente). Bref, la culotte permet de se cacher la moule ; la longueur des jupes ayant fortement diminué depuis le 18ème, reconnaissons tout de même l’aspect pratique de la chose – même si quand même, c’est parfois rigolo de sortir sans culotte. Ouais c’est à toi que je cause, le mec qui se met derrière moi dans l’escalier roulant quand je porte une mini-jupe : ce geste n’était pas à ton intention, merci bisou.
Second enjeu, la sauvegarde physique. C’est vrai que c’est bien utile pour protéger des frottements. Si vous avez comme moi testé les derniers modèles de vélib, par exemple, peut-être avez-vous également constaté que la selle est montée de telle façon qu’on a l’impression de chevaucher un écrase-clitoris géant. Bravo le confort du client. Dès lors, il est en effet de bon aloi de porter culotte, sous peine de blessure vélocipédique irréversible. N’oublions pas non plus les vertus visuelles surprenantes de la vieille culotte gainante de nos grands-mères.
On conviendra au surplus de l’avantage évident du rôle de la culotte dans la suspension de matières excrétées par la vulve qui, reconnaissons-le, se plaît parfois à nous faire quelques belles surprises en plein rendez-vous de boulot hyper important – car, quand on est une femme, on voit en effet des choses sortir de soi la plupart du temps (sauf le phallus vénéré, bien sûr). Dans cette étrangeté du corps, la culotte est donc ton amie ; j’ai lu récemment sur les internets que si tu portes pas de culotte ni de protection, ton corps le ressent et ne lâche rien (comme dirait l’autre). Bon, j’aime bien faire la branchée, mais j’ai pas encore essayé. J’avoue.
Reste, cependant, un enjeu majeur du port de la culotte : la visibilité. En effet, il arrive parfois que la vêture de cérémonie soit légère et épouse l’arrière-train. Rien de plus ÉNERVANT alors que de voir apparaître sous le tissu la marque infâmante de la couture culottéenne. Eh bien, il faut savoir faire des sacrifices au beau ; les Sans-Culottes étaient des warriors de la mode.
Et non, pas de string, j’ai dit que c’était vulgaire ! Amen. Merci bisous.