Mother’s day ≠ fête des mères

Je surmonte mon immense envie de faire la moule (à vrai dire assez fréquente) en regardant « How to grow bigger tomatoes » ou « The skin secrets of Cindy Crawford » (la télé américaine a ce je-ne-sais quoi de Monty Python qui me fait kiffer la vibe, mais pas trop longtemps non plus, mieux vaut s’endormir rapidement sous peine d’ennui aigu) pour écrire un post sur je-ne-sais-quoi. Tiens, my significant other a zappé sur le basket, cool du jeu en perspective (Chicago-Atlanta, 2-1, demi-finale des playoffs si vous voulez tout savoir). Rien de plus agréable que de se vautrer sur le canap’ en regardant des types courir et suer, puis de dire d’un air inspiré « c’est un beau sport, hein ».

Ah si tiens, aujourd’hui c’était « Mother’s Day », c’est-à-dire la fête des mères américaines. En effet, pour une raison que je ne m’explique pas, l’ONU n’a pas traité l’important problème de l’internationalisation des fêtes consommatoires. Remarquons sur ce point la remarquable efficacité de l’Eglise catholique qui a réussi à trouver des dates communes sur l’agenda des nations converties, voire même à les transformer en jours fériés presque universels – mais regrettons que nos amis les Orthodoxes s’obstinent à fêter Pâques et Noël à la fausse date. Tout le monde sait que Jésus est né le 25 décembre, palsambleu !

Donc, moi, brebis innocente confiante dans le pouvoir planétaire de l’ONU, je n’ai fait ni une ni deux, me suis connectée sur skype et ai appelé ma maman pour lui souhaiter une bonne fête des mères. En respectant la procédure familiale, qui consiste à apporter un démenti à l’événement tout en le célébrant quand même, à savoir : « Certes c’est une célébration vichyste mais bonne fête quand même ». Ce qui rend rêveur finalement c’est de devoir choisir entre la dimension nataliste reprise par les fascistes divers dans les années 30 (la femme comme poule pondeuse), et la commercialisation éhontée qui enrichit fleuristes et carteries. Notre ami Google l’a bien compris, qui célèbre la chose sur sa page d’accueil en nous soufflant d’acheter une petite fleurette sans quoi la culpabilité du fils indigne te poursuivra toute l’année (quid des Folcoche d’ailleurs?).

Une parenthèse à ce propos sur le scandale du commerce spéculatif des fleurs à New York : soit tu achètes $3 deux roses au bord du suicide, soit il faut aller dans une boutique de luxe qui te propose des bouquets splendides pour la modique somme de $80. Pourquoi cette absence ridicule de juste milieu ? En même temps vous me direz je m’en fous, j’achète pas de fleurs. Mais mon combat pour le juste prix n’a pas de limites. Nous, masse des consommateurs, avons gagné notre droit de nous faire entuber certes, mais avec un minimum de choix.

Bref, revenons à nos moutons. A ma mère donc, qui fut fort surprise de m’entendre l’appeler pour une « fausse » fdm mais après tout on s’appelle une fois par semaine, pas besoin de fête des mères pour ça ! Remarque les mères américaines ont du mérite, car au pays de l’enfant-roi il faut supporter toutes les braillarderies et caprices sans contrarier l’individu enfantin. Résultat, des chiards plutôt insupportables dans l’ensemble (oui, je suis un peu conservatrice, il faut bien l’avouer).

Ayant bien vaticiné, je fais des bisous gratuits à ma maman, le match se poursuit avec fougue (Allez les Bulls ! aïe 35-40 pour Atlanta) et je me retire !