« Never get out of bed before noon. » Charles Bukowski
Pour commencer.
Le lit. Importante affaire, donc. On y passe en moyenne 30 ans de sa vie ; dans mon cas j’ai tendance à penser que si ma durée de vie atteint un jour la moyenne, j’y aurai dormi / lu / bu / mangé / rêvé / fait l’amour / maté des séries / sauté / exercé un certain nombre d’activités à but esthétique que je ne vais pas détailler ici / discuté avec mes peluches pas loin de 50 ans. Ou 60. Un CERTAIN temps, voire un temps CERTAIN, comme dirait ma mère (qui doit trouver tout cela assez désespérant).
Les lits sont donc mon affaire, j’en suis une spécialiste. Attention, je ne dis pas non plus que j’en ai testé des dizaines, quoique j’ai souvent déménagé dans ma vie ; précisément, mon amour du lit me pousse à ne pas me coucher dans le premier venu – comme on fait son lit on se couche, n’est-ce pas. J’ai néanmoins dormi dans trop de lits trop mous, trop de lits amers, et trop de lits mal équipés, pour ne pas avoir une ferme opinion sur la question.
De toute façon j’ai une opinion assez ferme sur la plupart des choses de la vie et des questions métaphysiques, ce qui implique souvent une grande mauvaise foi mais aussi un immense confort intellectuel.
Fermeté et confort. Tout est dit.
Mais ne croyez pas, malheureux, que lorsqu’enfin vous avez fixé votre choix sur un lit ultra ferme et rebondi, ayurvédique et anti-acarien, qui pourra accueillir toutes vos peluches et votre chère bouillotte sans que la surpopulation guette, votre quête soit finie.
Non hélas, car la société occidentale ne vous foutra pas la paix tant que vous n’y serez pas à deux ; le lit « une place » est un truc de gosse, un symbole de l’échec. Oui parce que réussir dans la vie c’est être en couple, ou du moins avoir une vie sexuelle active. Autant vous dire que Bouddha ou Jésus seraient mal partis – quoi qu’en y pensant, ils devaient dormir par terre. Ca me fait penser au camping, il faudra que je vous parle un jour du camping, cette affreuse expérience que les malheureux humains postmodernes s’infligent pour s’imaginer qu’ils se rapprochent de la nature – MOUAHAHA.
Bref, nous entrons dans la phase décisive du déterminant du plumard : la vie amoureuse. Du petit lit d’internat ou de chambre de bonne ou d’enfant de tes premières amours furtives (saloperies de mal de dos) au matelas de ton premier emménagement, te voilà dans un sympathique lit double avec une GRANDE couette (important si tu décides de faire ta vie avec un tireur de couette) (big up à l’émir du 77). Enfin bon tu te démerdes avec ce que t’as : ronfleur (re-big up), émetteur de chaleur radiante intense (comprendrai jamais le coup des femmes aux pieds froids et des hommes radiateurs, c’est fou quand même cette histoire), donneur de coups de pieds, fan du corps à corps, gros bougeur, etc. etc.
Nan mais les joies du couple quoi (surtout que vu mon rythme de vie, en général je me fais du coup violemment réveiller scandaleusement tôt – avant 11h quoi) (NON je ne suis pas un vampire merci bien) (cf. citation liminaire, je suis une POETESSE moi, je me lève TARD).
C’est alors que tu découvres les Etats-Unis. Et surtout la taille de leurs lits. Cette nation est bourrée de défauts et parfois d’une bêtise qui frise l’indécence, je le reconnais. Mais ils savent faire des lits. KING SIZE les enfants, 193 cm de large !! Donc voilà, officiellement, aujourd’hui, je dis THANK YOU AMERICA. Et croyez-moi ça ne m’arrive pas souvent (quand je mange des burgers, principalement).
Ok ça fait à peu près la taille de mon appart’. En même temps qui a besoin d’autre chose qu’un lit, une cuisine et une salle de bains ?
« The happiest part of a man’s life is what he passes lying awake in bed in the morning. » Samuel Johnson
Et pan !