Die Luft ist kühl und es dunkelt.
Nuit, éclairage jaune des réverbères. Reflets dans les vitres des cafés.
La rue qui s’enroule au pied de la colline, du rouge château jusqu’à l’abbaye, des souvenirs que personne ne raconte plus, enfouis sous le bitume. Sous les trottoirs les souvenirs. L’été passé, regrets et reniements, danses et serments.
Les choses et les gens du soir.
Des amoureux qui flânent, un garçon triste, les mains dans les poches, une fille pressée qui regarde par terre, un homme en costume un livre à la main, quatre jeunes bruyants qui s’écartent et se bousculent, un homme sur un banc, la tête entre les mains.
Des meubles à l’abandon, une femme fouille dans une poubelle, derrière elle des néons violets.
Des gens qui dînent, des gens qui boivent, des hommes qui regardent le foot une bière à la main. Ils jabotent rabâchent déblatèrent soliloquent babillent bafouillent – paroles perdues qui montent et qui descendent, des croches noires qui s’envolent de la porte vitrée et papillonnent autour.
Des cafés clignotants, des bus vides, des arbres solitaires, des vitrines bleuâtres, les talons butent sur les pavés.
Des barbes bien coupées, des chemises bleues ouvertes, du champagne dégueulasse, des boucles et des tresses, une valise, des rires gras, je suis la rue.
Je ne sais plus quand, je ne sais plus où, Maître Yvon soufflait dans son biniou.Éclats de lumière, lanterne rouge. La porte à meneaux.
Home.
Voyages vers les rires de demain.
Merci à Heinrich Heine (Die Lorelei, 1823), Victor Hugo (Choses du soir, 1877), Edward Hopper (Nighthawks, 1942).