C’est quand même prodigieux / prodigieux / rasant / formidable / horrifique / ithyphallique et autres adjectifs énumératifs – à quel point on en revient à la bonne vieille supériorité intergalactique de la Révolution française !
Ceci sans entrer dans telle ou telle querelle histori-chienne du genre ces types à la queue de rat poudrée à l’amidon étaient-ils de vrais révolutionnaires ou des bourgeois pisse-froids. Mes lectures historiques sur la question sont hélas bien trop lacunaires, même si j’ai un petit faible pour le physique avantageux de Saint-Just. J’avoue.
Non là je parle de l’astucieux / extraordinaire / ingénieux / incroyable / étonnant système de mesure adopté par l’Assemblée constituante en 1790, qui nous permet, heureux mortels, de mesurer les même secondes, mètres, kilos et m3 partout dans le monde, en divisant allègrement les hectolitres par les centimètres et reconvertissant le tout en hectares. Certes ce sont d’atroces souvenirs de collège (si le robinet de la baignoire lâche une goutte toutes les 2 secondes en combien de temps la baignoire déborde-t-elle ? réponse : en France jamais car il y a en général une bonde de sécurité… aux Etats-Unis rapidement car il n’y en a pas, c’est comme les ingénieurs et puis je vais arrêter mon obsession là-dessus un jour promis !)
Mais au moins tout ça est décimal, et c’est bien pour ça que c’est pratique ! En tout cas c’est le système d’unités le plus utilisé au monde, il y a d’ailleurs une « Conférence générale des poids et mesures » qui rassemble les Etats de la Convention du Mètre qui se rassemblent à Paris tous les 4 ans pour en discuter. Ca me plaît bien comme idée. Déléguée de la Convention du Mètre. Kiffant.
Étonnamment, les États-Unis en sont membres depuis 1878. Étonnant en effet quand on sait que dans ce pays de Cocagne les mesures se font en pieds, furlongs ou autres miles. La mesure principale est la verge. Oui. La verge (ou « yard » mais c’est moins drôle). On pèse en livres (un peu MOINS d’un demi-kilo, sinon ce serait pas drôle), les liquides se mesurent en gallons (3,7 litres ; je prétends qu’avec la pinte c’est un choix de vie pro-boisson).
Bref, IMPOSSIBLE pour un être humain normalement constitué ayant baigné dans le système métrique de nos ancêtres les Constituants de s’y retrouver ; d’ailleurs je ne suis pas bien sûre que les Américains eux-mêmes arrivent à convertir aisément les gallons en boisseaux voire en livres… Bref, encore une sympathique survivance du Moyen-âge qui n’a aucun intérêt.
Le pire cependant c’est que ces petits malins d’Américains qui ne peuvent pas faire comme tout le monde parce qu’ils sont les rois du monde / qu’ils ne savent pas compter mais veulent le cacher / ne comprennent pas vraiment comment ça marche et s’en foutent (rayer la mention inutile) ont adopté un système de température différent lui aussi, et qui je dois le dire et tout aussi impossible à convertir pour un Celsius-maniaque, mais qui a une logique corporelle bien précise : à 0° F tu te gèles le cul, à 100° F c’est l’hécatombe dans les maisons de retraite. Certes notre brave Fahrenheit s’était un peu trompé dans ses calculs car il croyait que son 0 était la température la plus basse possible (Dantzig, hiver 1708). Mais ça ne fait toujours que -17,8° C, soit bien moins froid que le damned vent new-yorkais croyez moi !
En tout cas quand il fait -40 c’est pareil dans les deux systèmes et ça veut dire barrez-vous les miches il fait froid comme au Pôle Nord !
Written from the Avery Library, Columbia University, outside temperature 59.3°F, wind 5 mph. Finalement… this great world is a good world after all!
Smile, darn ya, smile You know this great world is a good world after all Smile, darn ya, smile And right away watch lady luck pay you a call Things are never black as they are painted Time for you and joy to get acquainted So make life worthwhile Come on and smile, darn ya, smile.