Ragnagna, il faut que j’en parle là tout de suite parce qu’à s’y faire on oublie, mais à New York City, la ville du capitalisme en folie qui soi-disant te crée le marché le plus parfait de la mort qui tue que limite t’as plus qu’à lever le petit doigt pour que tous les produits de consommation du monde te tombent tout cuit dans le giron, à New York City donc, faut pas te gourer sur la géographie marchandique. Quelques principes de base pour l’acquisition de produits de première nécessité. Substantifiquement, tout le monde ne vend pas de tout. Ouaip. Les courses doivent-elles être l’objet d’une ségrégation géographique et marchande? C’est bien pour répondre à cette intéressante et fondamentale question que notre post procédera en trois points, neuf sous-parties et quinze foutraqueries.
Donc. Moutons. Revenons. Tout le monde ne vend pas de tout, ce qui fait qu’il faut organiser conceptuellement et géographiquement la sortie course : ça y en a pas pareil de vouloir du PQ et du beurre (là t’es dans la merde) et du PQ et des chips. Tout le monde, en effet, vend des cochonneries. Pour les cochonneries, on est servis ! Vive les graisses saturées et le sucre à gogo (je suis au régime sec à la minute où je pose le pied sur le sol français, promis !) Chez tout le monde y a des sodas, y a du chocolat, y a des chips ! Tout ce que vous avez toujours voulu pour grossir.
Tout le monde mais qui ? Les trois figures de la Trinité du Saint-Commerce new-yorkais : supermarché, deli, pharmacie – les deux derniers étant les plus fréquents dans le paysage. Bon après y a aussi le Starbucks mais là on sort un peut du champ ménager.
En effet, chers amis sous le choc, le but premier de la pharmacie n’est PAS de vendre des médicaments ! Mais bien de dispenser bouffe, produits ménagers, couches, bouffe pour chien, maquillage, shampoing, ampoules, lessive, balais, sacs poubelles et autres pièges à souris. En général au comptoir à médicaments (caché à l’arrière de la boutique) il n’y a même pas de pharmaciens diplômés. Bref, un lieu qui nous rappelle cette délicieuse citation du brave Platon : Le premier bien est la santé, le deuxième la beauté, le troisième la richesse. (Les Lois) Aux USA c’est plutôt dans l’ordre inverse, mais à la pharmacie on trouve tout pour se contenter !
Et les delis ? De delicatessen, ça ne veut pas dire qu’on y sert de la viande humaine comme dans le super film de Jeunet, mais que les délicatesses, après un petit tour par l’allemand et le yiddish, se sont installées dans le paysage et font office de ce qu’on nomme parisiennement « l’arabe du coin », quoique de nombreux groupes ethniques gèrent ces établissement (comme les delis d’ailleurs). Les delis étaient tenus par des Juifs d’Europe de l’Est au glorieux temps où n’existaient pas les quotas d’immigration, on y vend plutôt de la bouffe préparée – sandwiches et salades. La bouffe préparée ou la substantifique moelle du Saint-Commerce new-yorkais. Il semble que préparer à manger serait déchoir pour les habitants de la contrée… il faut dire que leurs cuisines sont souvent teeny tiny, peut-on leur jeter la pierre gastronomique ?
Beaucoup de ces marchands de bouffe (delis, supermarchés ou pharmacie donc) sont ouverts 24 heures/24 – ce qui est bien pratique et permet de faire ses courses en sortant de l’opéra ou du cinéma par exemple. Consommez consommez mes braves !

By Bob Mankoff - http://www.newyorker.com/online/blogs/cartoonists/
Le seul problème donc, et objet de ce post (en ensuite je vous fous la paix !), c’est que si on veut du PQ ET du beurre, il faut faire un arrêt au supermarché et un arrêt à la pharmacie. Quoique. Certains supermarchés vendent du PQ mais pas tous. Ou du shampoing. Pareil. Et ça dépend des marques. Enfin. C’est. Le. Casse. Tête. qui fait qu’on passe son temps à faire des petites courses débiles et acheter des trucs dont on n’a pas besoin (oh il est joli ce vernis à ongles !) Poor me !
En effet, j’aime me plaindre.
quelle couleur le vernis ? :-)
Rouge comme l’Orient, rouge comme le vin!
Et les légumes dans tout ça ?
Ah oui j’ai oublié de préciser! Comme on voit sur la photo, les légumes c’est au supermarché… Mais il y a aussi des marchands de légumes ambulants, initiative lancée par notre ami le bon maire Bloobloo pour lutter contre l’obésité (apparemment ça ne marche pas trop).